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L'Inde, pour le meilleur et pour le pire!

  • Stéphanie
  • 2 janv. 2017
  • 11 min de lecture

L’Inde est un pays comme nul autre où on peut passer de l’émerveillement à la frustration, et vice versa, en un claquement de doigts. Pour le meilleur et pour le pire comme on dit:

Le choc de culture qu’on a vécu ici était incroyable!

Voici quelques expériences qui sont ressorties de notre voyage en Inde :

1. Faire un tour de bateau sur le Gange à Varanasi et explorer les Ghats

On est montés à bord d'un petit bateau à rame sur le Gange pour aller observer le rituel matinal des gens sur les Ghats.

Les indiens se lavent dans la rivière sacrée, y font leur lavage, discutent dans les escaliers autour d'un verre de thé chai, pêchent, prient… un mélange de tranquillité, de couleur et de vie! Les indiens prennent aussi part à des cérémonies ici ainsi qu'à des crémations permettant le passage des morts vers leur nouvelle vie (réincarnation). Les défunts sont incinérés sur un bûcher et leurs cendres sont ensuite jetées dans le Gange. Le site principal de crémation est le Manikarnika Ghat (dont vous ne trouverez aucune photo; nous n'en avons pas pris question de respect).

En cas de maladie, certains corps sont envoyés directement dans l'eau et il arrive parfois d'en apercevoir flotter… encore heureuse de ne pas en avoir vu… ouf!

2. En apprendre un peu plus sur l'hindouisme

La religion prend une importance capitale partout au pays et particulièrement à Varanasi, où on retrouve l'un des temples les plus sacrés de l'Inde: le temple Shri Kashi Vishwanath. On retrouve aussi des milliers de petits temples dans tous les recoins de la ville. Ceux-ci sont dédiés à un nombre incalculable de figures divines indiennes qui jouent un rôle dans toutes les facettes de la vie de l'homme (chance, musique, amour, famille, argent, etc.).

3. Goûter toutes les saveurs de l'Inde en plongeant les doigts dans un thali

La cuisine indienne est définitivement l’une de mes préférées. Il y en a CARRÉMENT à toutes les sauces et c'est aussi le paradis du végétarien!

Dals (plat de lentilles), paneer (un fromage qui ressemble drôlement à du tofu), chana masala (curry de pois chiches), biryanis, pain naan, chapati, papad (pain frit croustillant), parantha (genre de crêpe), raita, veg nagiri (légumes avec sauce aux épinards et à la menthe), navratan korma, poulet au beurre, goulab jamun (boule de pâte trempée dans un sirop sucré, une genre de version indienne du pouding chômeur!), ETC. ETC. ETC.

Et tant qu'à goûter à tout, pourquoi ne pas essayer un thali. C'est un ramassis de petits plats servis avec une portion de riz et de pain. Et pour une expérience encore plus complète, il faut manger dans l'assiette directement avec ses doigts et uniquement de la main droite de préférence! On devient vite habiles pour déchirer le chapati, lui donner la forme d'une cuillère et ramasser une bonne bouchée. Avec le riz, c'est un peu plus ardu… mais il y a un truc: il faut former une boule avec le riz et la sauce, la prendre du bout de ses doigts et la pousser dans la bouche à l'aide du pouce!

Dans certaines régions, il faut s'attendre à cracher parfois du feu! Notre premier repas à Mumbai n'a pas été facile… Alexis était rouge et suait sa vie… et moi, j'en avais mal au coeur. Dire qu'avant je ne mangeais rien d’épicé (même pas des ailes de poulet légères). J'y ai finalement pris goût! Faut croire qu'on s'est aussi endurcis à la longue!

4. Mettre les pieds devant l'impressionnant Taj Mahal

Le Taj Mahal est synonyme de pureté, d'amour et de romantisme. Il porte d'ailleurs fièrement le titre d'une des sept merveilles du monde actuelles… et on comprend pourquoi!

C'est un sublime mausolée de marble blanc qui a été construit à la demande de l'empereur en mémoire de sa femme préférée Mumtaz Mahal, dont dit-on, il serait tombé amoureux au premier regard. Le mausolée renferme la tombe de celle-ci, mais aussi celle de l'empereur qui fût placée à ses côtés après sa mort.

Il existe plusieurs entrées; une à l'Est, une à l'Ouest et une autre au Sud. L'entrée Est est située à 15 minutes à pied du guichet d'admission, mais la file d'attente est moins longue. Pssst: il y a des restrictions sur ce qu'on peut emporter avec nous sur le site… par ex.: aucun appareil électronique (sauf caméra), pas de nourriture ni de liquide. Coût : 1000 Rp par personne, incluant une bouteille d'eau et des couvre-souliers stylés ;-) Attention : Le site est fermé le vendredi.

5. Développer sa patience et sa débrouillardise, car tout peut arriver en Inde… en fait tout VA arriver.

S'il y a bien une chose qu'on apprend en Inde, c'est à laisser-aller… “go with the flow”! On se met les pieds dans beaucoup de situations qui sont hors de notre contrôle et c'est ben correct comme ça, ça fait partie du charme du pays. Comme les indiens le disent si bien : Welcome to incredible India!

Donc, bienvenue dans la bureaucratie indienne alias asile des voyageurs :

Notre premier jour en Inde, on a appris que le gouvernement avait retiré les billets de 500 et 1000 roupies de la circulation la semaine d'avant... et ce, sans préavis pour entraver le marché noir.

Imaginez vous toute la population indienne qui a moins de deux mois pour aller déposer ou échanger ses billets à la banque faute de quoi ils ne vaudront plus rien! Les ATMs permettaient donc seulement de retirer des coupures de 100 ou de 2000 roupies, en plus d'un retrait maximal de 2000 roupies par personne par jour (environ 40$). Résultat: des ATMs vides et des files monstrueuses devant les banques… l'argent était introuvable pour tout le monde! Bref le chaos…

Ah oui et pour boucler la boucle, la grande majorité des commerces n'acceptaient pas les cartes de crédit internationales! Un soir, il nous restait seulement 200 roupies (4$, suffisamment pour manger), mais on devait payer nos 3 nuits d'auberge… alors on a passé une journée entière à faire la chasse aux ATMs!

Ça nous a tout de même fait découvrir à quel point les indiens étaient des gens aidants! Tous voulaient nous faire passer devant eux dans les files et nous souhaitaient la bienvenue en Inde.

Étant donné qu'on avait pas assez d'argent comptant, on a voulu acheter des billets de train en ligne sur le site de l’IRCTC. On devait s'ouvrir un compte et on nous demandait un numéro de mobile indien pour confirmer le tout par SMS. Seul problème: obtenir un numéro de mobile est aussi une aventure ici. On a du aller chez un commerçant pour acheter une carte SIM et remplir toute la paperasse (copie de passeport, preuve d'identité, référence indienne, photo passeport). On nous a dit que ça prenait 24 à 72 heures… mais ça n’a jamais fonctionné! Le truc: aller dans une boutique Airtel directement et le tout sera fait en moins d'une heure.

On a donc fini par pouvoir créer notre compte IRCTC, YEY! Après, il faut comprendre le système de réservation: parce qu'il y a des listes d'attentes, plusieurs classes, etc. Pour finalement voir notre paiement refusé car ils n’acceptaient pas non plus les cartes internationales!

On devait donc absolument acheter nos billets dans une agence de voyage ou à la gare de train, mais encore là, nos cartes de crédit n'étaient pas acceptées ou incompatibles… on devait payer comptant… ce qui nous ramenait sans cesse au premier problème qui était de trouver des ATMs.

S.O.S !

P.s. on a tout de même survécu ;-)

6. Assister à un show de musique hindi

On est entrés dans une petite boutique de musique, le Jolly Music House à Varanasi, où deux frères nous ont fait un spectacle de musique classique hindi. L'un jouait de la sitar, un instrument à 20 cordes ressemblant à une guitare, et l'autre jouait du tabla, une paire de tambours. C'était super impressionnant de les voir jouer ensemble… ils semblaient en transe!!! Et la vitesse à laquelle ils produisaient les sons… Wow!

7. Prendre un cours de cuisine indienne

Maintenant qu'on avait goûté à la cuisine indienne et qu'on ne pouvait plus s'en passer… on a pas eu le choix: on a pris un cours de cuisine question de pouvoir reproduire le tout à la maison!

Notre prof Anchal nous a accueillis dans sa cuisine à New Delhi, chez Tastesutra. Elle nous a transmis sa passion pour la cuisine indienne et nous a partagé ses recettes de famille, en plus de nous expliquer le rôle et les propriétés des différentes épices. Au menu:

  • Lassi salé* (boisson rafraîchissante à base de yogourt, d'eau et d’épices)

*Pour une twist plus sucrée, on est allés au Blue Lassi à Varanasi. Moins typique que ce que les habitants boivent à la maison; le Lassi sucré ressemble plutôt à un dessert! Il y en a de toutes les saveurs dont le lassi coconut, chocolat et banane miam!

  • Pakora (snack de légumes frits) avec chutney à la coriandre et à la menthe

  • Poulet methi (avec sauce au yogourt et épices)

  • Dal tadka (lentilles)

  • Paneer lababdar (type de fromage ressemblant à du Tofu, avec sauce crémeuse aux tomates)

  • Riz jeera (riz au cumin grillé)

  • Gajar ka alwa (dessert: pouding aux carottes),

  • Chapatis faits maison, de la conception de la pâte à la cuisson! La cuisson est amusante: on fait griller la pâte des deux côtés dans une poêle, puis directement sur la flamme ce qui fait gonfler le pain.

On s'est régalés! Note: Il existe plusieurs options de cours et Anchal adapte le menu selon les goûts des participants. Vraiment très complet! Coût: 50$/pers.

8. Prendre un bus de nuit (sleeper) ou l'équivalent d'un rodéo

On a pris un bus de nuit SLEEPER climatisé de Mumbai à Goa. On avait un lit double confortable à même l’autobus... mais avec l’état des routes, c’était un vrai rodéo! On en a ri une shot!

Petite malchance en attendant l’autobus: on s’est assis sur la chaîne de trottoir et quand on a voulu se lever, mes fesses sont restées collées ! Je me suis ramassée avec le cul tout jaune… méga fou rire, jusqu’à ce qu’on réalise que c’était du goudron. Résultat: j’ai dû jeter mes pantalons adorés en plus d’une paire de bobettes... la honte!

9. Explorer la côte ouest et ses plages en scooter

On avait envie de faire un peu de plage alors on s'est rendus à Goa, d'où on est montés dans un autobus public qui nous a amenés de peine et de misère jusqu'à Palolem. Le bus est tombé en panne à mi-chemin : Alexis et les autres hommes ont dû le pousser à deux reprises pour qu’on puisse repartir!

On s'est loué une hutte de bambou sur la plage, c'était super quoiqu'il y avait souvent des pannes d’électricité. Mais ça a l’air que c’est “courant” en Inde… tadamtadamtshhh!

On a loué un scooter qui nous a permis d'aller explorer les plages des alentours:

Agoda beach: plage large et plus tranquille que Palolem. Le sable est doux et il y a de belles vagues.

Cola beach: plage paradisiaque avec un lagoon et entourée d’une tonne de palmiers. Il y a un petit resort sur le site. Pour s'y rendre, il faut suivre un petit chemin dans la savane, se rendre près des falaises, et descendre l'escalier à pied.

On s'est aussi arrêtés dans la ville de Margao où on est tombés sur un match amateur de criquet dans un parc. C'est le sport national ici!

10. Visiter une ferme d'épices

D'où viennent les épices, sinon qu'on les retrouve dans nos petits carrousels sur le comptoir de la cuisine?

On s'est rendus compte qu'on n'en savait absolument rien… et quoi de mieux que l'Inde pour nous en apprendre davantage! Voir l'article indépendant à ce sujet.

Mélange d'épices formant le garam masala.

11. Prendre un train de nuit (sleeper) d'un bout à l'autre du pays

Tous les gens qu'on a rencontré et qui ont déjà visité l'Inde (tous sans exception) nous ont recommandé de prendre un train de nuit à un moment quelconque de notre voyage. Alors on a tenté l'expérience en partant de Agra vers Varanasi. Ça ne s'est pas déroulé tout à fait comme prévu…

On est arrivés à la gare de train un peu en avance et on a attendu, et attendu, et attendu… jusqu'à ce qu'on entende une annonce incompréhensible dans les haut-parleurs qui mentionnait le numéro de notre train. En jetant un coup d'oeil sur internet, on a remarqué que notre train affichait un petit retard… d’à peine 12 heures! Alors on s'est résolu à dormir dans la station, par terre, parmi tous les autres voyageurs indiens, les singes et les rats… oui oui les rats (qu'on trouvait presque cutes à la fin). Le lendemain, le train avait encore accumulé un autre 5h de retard, mais on a tout de même réussi à y monter!

À peine arrivés à nos couchettes et avoir salué les quelques familles prenant part au voyage dans notre wagon, une petite fille a vomi dans ses mains, puis dans celles de sa mère et sur les pieds d'Alexis… super! Heureusement, on avait assez de papier de toilette pour aider la maman.

On s'est dit : bon le pire est passé on a juste à se coucher et on va finir par arriver. Mmmhhh.. Pas si facile de dormir avec des bébés qui pleuraient et des gens qui s'amusaient à toucher mes pieds blancs “exotiques” qui dépassaient de la couverte (j'ai fini par mettre des bas) … en plus de l’exquise odeur qui se dégageait de la toilette! Le trajet interminable de 15 heures s'est aussi miraculeusement allongé de 5 heures car le train s'arrêtait tout le temps. Ironiquement, notre train était un express! On était sur le bord de virer fous!

Pour nous le train de nuit n'a pas été un voyage de tout repos, mais certainement TOUTE UNE expérience! ;-)

12. Apprendre quelques mots en hindi et ne pas hésiter à engager des conversations avec les indiens… ils sont autant sinon plus curieux que vous

Une grande partie du plaisir de voyager est de pouvoir en apprendre sur les gens et leur culture. On remarque tout ce qui est différent de chez nous, ça nous intrigue… bref on est curieux!

En Inde, on sentait que c'était nous les curiosités! Les gens venaient souvent se présenter et nous jaser: ils nous posaient des questions sur nos vies (souvent personnelles) ou bien nous parlaient de leur vies pour faire le parallèle.

Dans le train vers Agra, on a partagé le wagon avec plusieurs indiens dont un très sympathique qui nous a appris un peu de la langue d'ici, le hindi! Quelques mots épelés au son (pour être honnête je n’ai aucune idée comment ça s’écrit!):

Qu'est ce que c'est : YÉ-KIA-É

Je veux cela : (Nom du produit) + TCHA-I-YÉ

Combien c'est : YÉ-KÉ-TA-NÉ-KA ou KET-NA-WA

Comment allez-vous : AP-KESSÉ-É

Je vais bien (homme) : MA-ATCHA-OU

Je vais bien (femme) : MA-ATCHI-OU

Aussi, tout le monde s’est mis à nous offrir de la bouffe: samosas, noix et douka (un genre de gâteau spongieux).

13. Devenir une vraie superstar

On se faisait souvent arrêter pour se faire prendre en photo! Des vraies superstars indiennes: ALLEZ... SELFIE!

Une fois, un gars a même mis ses lunettes de soleil et à pris la pose entre nous deux en se croisant les bras…Haha!

14. Pratiquer ses mouvements de tête à l'indienne

Les indiens font des mouvements de tête dans à peu près toutes les situations. Je crois bien que c'est inconscient, mais c'est plutôt rigolo! On a conclu que ça ne voulait pas forcément dire oui, ou non, ou peut-être?!

15. Visiter l’une des villes les plus peuplées au monde!

On a passé quelques jours dans la frénésie de Mumbai, où on a pu visiter Elephanta Caves, un ensemble de temples incrustés dans la pierre et dédié à Shiva. Pour s’y rendre, on a du prendre un ferry derrière la Porte de l’Inde.

La densité de population à Mumbai et à Delhi est incroyable: on avait souvent l’impression d’être les seuls touristes! Il arrivait qu’on ne croise que des indiens pendant quelques jours d’affilée.

Évidemment, une grosse population entraîne aussi de la pollution, dont du smog et des déchets… partout. En fait, la mauvaise gestion des déchets est un fléau en Inde. On voit sans cesse des gens qui jettent leurs déchets par la fenêtre ou dans l’eau… c’est atroce.

Un autre constat malheureux : la pauvreté extrême. On a croisé plusieurs bidonvilles, gens vivant dans la rue (dont des enfants), gens malnutris, etc. On a trouvé très cela éprouvant… on se sent soudainement plus chanceux dans la vie...

16. Défier la circulation pendant l'heure de pointe en tuk-tuk, en auto rickshaw ou même en train

Quand on apprend que les grandes villes en Inde (Mumbai, Delhi, Calcutta) comptent chacune un peu plus de la moitié de la population au Canada… on peut déjà s'imaginer le trafic monstre qui découle l'heure de pointe!

On a pris le train de Mumbai vers la banlieue et on pouvait à peine respirer. Aussi, il n'y avait pas de portes et c'était la première fois qu'on sautait hors d'un wagon en marche une fois arrivés à notre station! Et on a bien fait parce que l'embarquement ressemblait étrangement à une émeute.

Une autre première : des wagons destinés uniquement aux femmes, aux handicapés et aux gens souffrant de cancer!

Aussi, je dois dire que les conducteurs d’auto-rickshaw sont des pilotes de course! Ils arrivent à se faufiler sans scrupule dans le trafic dense (vraimeeennt plus rapides que le taxi! En fait on ne prenait jamais le taxi).

En passant, en Inde, on roule à gauche, mais parfois aussi en sens contraire ;-)

L’Inde est un pays énorme, qui d’après nous, mérite certainement plus d’une visite. Il y a tant de choses à faire et à avoir ici qu’on y reviendra probablement un jour. Malgré le fait qu’on se soit arraché les cheveux à plusieurs occasions durant le voyage, l’Inde demeure sans aucun doute l’une de nos destinations favorites.

À la revoyure !

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