À la hauteur du Rinjani !
- Stéphanie
- 19 juil. 2014
- 7 min de lecture
Après avoir repris des forces à Bali, on avait besoin de relever un défi. On avait entendu dire qu'on pouvait faire l'ascension du gunung (mont) Rinjani, le deuxième plus haut sommet en Indonésie! On ne le savait pas encore, mais ça allait devenir l'un des Highlights de notre voyage en Indonésie.
On attendait le ferry à Padangbai pour se rendre sur l'île de Lombok et on a fini par se négocier un trek de 3 jours/2 nuits au RInjani. Il est possible de réserver avec une compagnie sur internet, ou bien de faire comme nous et de faire les arrangements directement là-bas (solution la moins chère). Un MILLION et demi de roupies ça nous semblait vraiment cher, mais ça équivaut à environ 150$CAD. Dans notre cas, ça comprenait: le fastboat vers Lombok, le transport vers Senaru avec chauffeur privé (et quelques Oreo), la nuit à Senaru avant le trek, le guide, les porteurs, la nourriture pour les 3 jours, l'équipement pour le campement (sac de couchage, tente) et le transport vers les Îles Gili. Notre reçu de transaction: un bout de papier louche qui ressemblait à un napkin. Aussi, notre chauffeur ne parlait ni français ni anglais, mais il était vraiment gentil et nous a bourré de bonbons pendant le trajet. Il a fini par nous laisser dans un petit restaurant à Senaru sans aucune explication. Et puis, il est reparti ?! On avait aucune idée de ce qu'on faisait là, alors on s'est commandé à souper. Finalement, il y a eu d'autres comme nous... et un guide est venu nous rejoindre. Il nous a fait un discours pas très rassurant sur le niveau de difficulté de la randonnée. Il disait que même pour lui, les derniers 300 mètres jusqu'au sommet étaient difficiles et qu'il y avait entendu à peu près tous les sacres dans toutes les langues possibles! Et on a dormi la-dessus, un peu inquiets mais surtout excités pour la suite.
JOUR 1
Première nouvelle de la journée: le départ n'allait plus se faire à partir de Senaru. On a donc été transportés vers Sembalun dans une boîte de pick-up avec une dizaine d'autres voyageurs qui allaient faire le trek avec nous. On avait mal au cul et au dos, mais on pouvait profiter du soleil et devenir... intimes avec les autres!
P.s. Il est possible de faire la randonnée en groupe privé, mais on vous conseille fortement d'opter pour le trek en groupe, ça fait parti du trip ! En plus, vous pourrez faire du troc de biscuits (vous comprendrez si jamais vous faites la randonnée). ;-)
On a débuté la randonnée dans un champ, qui s'est vite transformé en ce qui ressemblait à la comté des hobbits.



La comté.
Jusque là, c'était pas mal tranquille. On a profité de l'endroit pour diner et faire connaissance avec tout le monde. Et puis on a commencé l'ascension dans la montagne vers notre campement qui se trouvait à 2600 m. Tout le groupe s'encourageait. C'était très sablonneux, et disons qu'on avait pas amené de souliers pour faire de la randonnée! Mais au moins on avait des souliers: la totalité des guides et des porteurs faisaient le trek en gougounes ! Ils nous ont confié qu'en fait, ils étaient plus à l'aise de porter des gougounes que des souliers parce que que c'était ce qu'il portaient tous les jours de l'année.


Un gros merci à nos porteurs :-)


Après un total de 7-8 heures de randonnée, on est finalement arrivés au campement pendant que le soleil se couchait. Nos tentes avaient été montées sur le bord du cratère. La nuit tombée, il faisait vraiment froid et on s'était regroupés autour du feu, comme un groupe de pingouins, en attente de notre souper bien mérité. On a passé une partie de la soirée à regarder le ciel... on avait jamais vu autant d'étoiles de notre vie ! Aucune photo ne pouvait capturer ce qu'on voyait. Je vous le confirme après 10000 tentatives ratées ;-) Et puis, on nous a offert du thé pour se réchauffer avant d'aller se coucher. La nuit allait être courte.



Mon chandail loué (oui oui, tout est faisable!)


JOUR 2
On s'est levés à 2h30 ce matin-là pour entamer la montée au sommet et y arriver pour le lever du soleil. La lune nous souriait. Il faisait froid, on était gelés et on avait des bas à titre de mitaines, mais quelques minutes de montée avaient suffi à nous donner chaud. Les mitaines ont pris le bord assez vite!
On pourrait vous décrire l'ascension vers le sommet en 3 parties d'environ 1 heure chacune.
Partie 1: Assez en pente sur fond sablonneux et qui exploite les talents d'escalade par moments! On a fait le trajet à la noirceur la plus totale avec nos lampes frontales et on voyait à peine à 1 mètre devant nous.
Partie 2: La partie la plus relax, en plateau et qui comprend le plus de marche. En fait, c'est la partie qui longe le tour du cratère et le chemin fait environ 1 à 2 mètres de large. Il y a des falaises de chaque côté alors il fallait faire attention, mais ce n'était pas trop stressant parce qu'il faisait tellement noir qu'on ne pouvait rien voir!
Partie 3: Il nous restait 1 heure pour faire les 300 mètres restants, facile... Euh NOT ! C'est définitivement la partie la plus dégueulasse ! Et la plus mentale. La pente est à pic et faite de sable noir. En gros, on reculait d'un pas pour deux pas en avant... Après ce qui nous avait semblé être une heure, on s'est fait dire qu'il nous restait encore 40 minutes de souffrance. L'air était plus difficile à respirer et on devait faire des petites pauses à chaque 3-4 pas! Et le ciel a commencé à s'éclairer, mais on étaient pas encore rendus. Alexis avait déjà fait le tour de son répertoire de sacres et moi, j'étais déterminée à arriver au sommet avant le lever du soleil. Un dernier 15 minutes de torture et puis on y est arrivés; l'un des plus beaux accomplissements de ma vie. La vue était incroyable et on était largement au delà des nuages à 3726 m!
Alexis a eu un peu le mal de l'altitude et il faisait vraiment froid alors on est redescendus pas longtemps après. La descente était incroyable avec vue sur le lac à l'intérieur du cratère. Et le ciel était si clair!


Au pic du sommet du Mont Rinjani, à 3726 m. Admirez le beau manteau qu'Alexis a loué : Thug Life!



L'intérieur du cratère et le lac Segara Anak vus du sommet.

Les fameux 300 mètres de sable noir, en descendant du sommet.

Vous pouvez voir notre campement de la première nuit sur la crête (les petits points sont des tentes)

L'ombre du sommet. On dirait une pyramide au loin !

Notre campement (nuit 1). Pause déjeuner bien méritée.
On est arrivés au campement avec un carré de sable dans les souliers et vraiments sales, mais pas assez ça a l'air, parce qu'on repartait déjà après le déjeuner. Après une descente d'environ 4 heures dans les rochers on est finalement arrivés au lac. Meilleur bain EVER !
On a aussi pu profiter de la source chaude (hot spring) près du lac pour détendre nos muscles. ;-)
Notre campement pour la deuxième nuit était monté tout juste devant le lac. Comme il n'était pas trop tard cette nuit là, on a passé la soirée autour du feu à jaser avec le guide et les porteurs. En fait, c'était plus une combinaison de rires et d'échange de quelques mots en anglais et en indonésien.




Notre campement près du lac (nuit 2).

Source chaude; alias notre bain tourbillon naturel personnel.
JOUR 3
Lever à 4h00 du matin pour la dernière journée de trek. Il nous restait 2 heures de montée à faire dans le noir pour rejoindre l'autre côté du cratère. Il y a parfois des murs à escalader, on ne comprend pas comment font les porteurs avec tout leur équipement... on ne peut pas se plaindre!
Après ça, il nous restait 5 heures de descente avant d'arriver à Senaru. La première partie se faisait dans des pentes de sable. Si vous ne voulez pas vous brûler les cuisses davantage, optez pour la course en descendant! En plus, c'est vraiment drôle ! Truc: Si vous commencez à aller trop vite, ralentissez vous en montant un peu sur les côtés du chemin en zigzagant. Sinon, il se pourrait que vous n'arriviez pas à arrêter et que vous rencontriez un obstacle... parlez en à Alexis qui m'est rentré dedans et qui nous a fait tomber tous les deux ! On s'en est sorti avec seulement quelques égratignures.

Du haut de la crête.
La deuxième partie se faisait dans la forêt. On l'appelait la jungle parce que le chemin était couvert de racines. On courait aussi en descendant en enjambant les racines pour épagner nos pauvres cuisses. On aimait mieux ne pas trop faire de pauses parce qu'on avait de la difficulté à repartir! Nos muscles devenaient trop raides !

Et puis, on a aperçu la FIN :
On était vraiment fiers de nous et on a pris une photo de tout le groupe pour immortaliser ce moment ! Malheureusement, on ne l'a jamais reçue.. oups. Mais on garde de très bons souvenirs de la belle gang avec qui on a partagé cette aventure!
*MISE À JOUR: on a finalement reçu la photo de groupe 2 ans et demi plus tard, gracieuseté de Aniek & Jeroen, deux néérlandais avec qui on a partagé cette aventure :-)

On a fini par tous prendre le même minivan pour se rendre au port de Bangsal. Tout le monde puait, c'était merveilleux ;-) De là, vous pouvez prendre le public boat ou un speedboat vers l'une des trois Îles Gili: Trawangan, Meno ou Air. Le public boat est le transport le moins cher, mais plus lent et plus sketch! ;-)
Pour nous, c'était direction Gili Trawangan !
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